13/05/2012

L'enfant d'en-haut


L'enfant d'en-haut (Ursula Meier, Suisse, 2012)

Le film nous présente Simon, 12 ans, qui vole des lunettes, des casques, des gants et autre petit équipement de sports d'hiver, et un sac avec un pic-nic, dont il va manger une partie seul, caché dans les toilettes. Il redescendra le reste à sa soeur, avec laquelle il vit dans une tour, plus bas dans la vallée, où il refourge ce qu'il a volé pour quelques francs.


Je ne peux vous en raconter plus, si ce n'est que j'ai été surprise par le dénouement. Mais ce film, nous montre une réalité : les pauvres "à la Suisse", le white-trash d'ici, dans ce gris d'une vallée valaisanne que les touristes en vacances de sports d'hiver ne voient jamais.

C'est un film d'ambiance, proche de Home, précédent film d'Ursula Meier (avec le même comédien d'ailleurs, époustouflant Kacey Mottet Klein). Mais Home nous emmenait dans une utopie irréelle, malgré tous les efforts de réalisme formel. Ici c'est réel, palpable, gris, glauque, sans espoir. Malgré l'attachement indubitable qui nous lie au personnage de Simon, plus le film avance, plus la réalité plombe.


C'est un film déprimant, dur, qui constate. Si vous aimez les films des frères Dardenne, vous adorerez, sinon vous risquez de ne pas supporter celui-ci non plus. Mais ce serait dommage, car c'est un film brillamment réalisé, toujours juste, sobre, efficace, sans esbroufe. Et malgré toute ce désespoir, Simon arrive à rester lumineux : un ange les pieds dans la merde.

Merci Ursula de montrer que le cinéma suisse peut être aussi intéressant.

3 commentaires:

  1. Merci pour cet avis. J'avais très envie d'aller le voir. J'attends les séances à 3,50 € la semaine prochaine pour y foncer !

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    1. C'est un excellent film, mais attention au coup au moral, j'en suis ressortie abattue.

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  2. Libé a écrit que le début c'est "Les Dardenne font du ski" et c'est très bien trouvé.
    J'ai du mal avec ce film... Dur de nier que la réalisatrice a du talent mais pour autant, je vois trop l'ambition de "bien" faire que ce soit dans la verticalité (téléphérique), l'opposition entre la vallée (super horizontale pour le coup) et la station de ski (assez plate vu qu'on reste dans les coulisses), une situation sociale, bref j'ai vu les câbles "regardez comme je fais un film indé typique". Alors oui tout est là, mais je trouve quand même qu'il manque un petit quelque chose pour m'enthousiasmer vraiment.

    Cela dit, par curiosité, j'irai sans doute voir son prochain film

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